EXODE

Installation sculpturale, mouvante et sonore – 2023
Charbon de bois, liquide noir, cheveux, collants, tuyaux, pompes

Son: Timothée Couteau, Hani Mojtahedy
Production : 3Cinq, centre d’art contemporain

 

L’Exode a pour origine le récit religieux. Cette installation contemplative évoque une scène post-apocalyptique mettant en jeu la Terre et la Femme. Les corps creux, noir, hybrides sont constituées à partir des matériaux intimes de la vie quotidienne. La présence de cheveux de l’artiste fait le lien avec l’identité de genre et et nous questionne sur la place de la féminité aujourd’hui mais aussi la situation de la Femme en Iran, par la tentative combinée du politique et du religieux.

Ces cheveux arrachés de Exode sont une métaphore du combat guerrier. Pour cela cette installation fait rituel, voire prière, en se référant aux régénérations de ces corps carbonisés par la circulation de l’eau qui agit comme une source de revitalisation, un espoir de vie future.

Pour la deuxième édition de la Triennale Art & Industrie Dunkerque / Hauts-de-France, les énergies sont au cœur des questionnement à travers les enjeux planétaires, écologiques et sociaux.

La couleur noire, souvent associée à la froideur et au vide, voire sépulcrale dans la symbolique occidentale, se transforme ici en source de chaleur. Dans son éclat ténébreux, elle captive et fascine, révélant des dimensions insoupçonnées. Les nuances du noir se déploient avec les formes invitant à une plongée au-delà des apparences. La profondeur de l’obscurité révèle alors des trésors cachés, des émotions enfouies et des vérités insaisissables. Elle brille d’une énergie incandescente qui réchauffe et éveille les esprits.

L’exposition fait le lien entre la couleur noire et la chaleur humaine, apportant ici une réflexion autour de la production industrielle, l’évolution de la nature mais aussi de la vie humaine.

Le noir représente l’absolu, le rien et le tout à la fois, l’entité qui nous rassemble pour Yosra Mojtahedi qui questionne l’humain brouillant les frontières habituelles de leurs représentations, y introduisant un végétal ambivalent. La frontière entre le vivant et le non-vivant apparaît ici à travers la dualité entre ombre et lumière nous amenant dans un voyage spirituel hors du temps. La chaleur du noir, est tout à la fois le noir et ses multiples variantes de matériaux brulants et en combustion, de leurs usages et perceptions iconoclastes, et la chaleur des corps dans des représentations partielles, jouant du fétiche et des formes déconstruites.

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